Dans le cadre de l’accélération de la transition énergétique et urbaine, et du développement de la transition numérique et industrielle, prévenir la pollution ou la valoriser via des transformations chimiques est un sujet en plein essor. Le projet Interreg North-West Europe RIVER est une réponse à cette problématique.
Un projet innovant pour des unités fluviales moins polluantes.
L’année 2019 a été la deuxième année la plus chaude de l’histoire et marque la fin d’une décennie (2010-2019) de chaleur exceptionnelle. Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) enregistrés dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux records en 2019.
La réduction de la concentration de CO2 dans l’atmosphère est une préoccupation majeure pour de nombreux pays dans le monde. La France a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de plus de 10 % entre 1990 et 2013 et s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de CO2 de 75 % en 2050 par rapport à 1990. La France s’engage dans de nombreuses actions dans les bâtiments (responsables de 16,5 % d’émissions de CO2), les transports (29 %), l’industrie (9,2 %), mais aussi de l’hébergement, l’énergie ou l’agriculture pour y arriver.
L’Union Européenne a récemment adopté des limites plus strictes pour les émissions des bateaux de navigation intérieure.
Le projet Interreg North-West Europe RIVER (Non Carbon River Boat Powered by Combustion Engines), dirigé par Abdel AITOUCHE, tend d’abord à réduire les émissions de gaz polluants puis à transformer le gaz résiduel en produits à forte valeur ajoutée. Ce projet s’inscrit dans une volonté de l’Europe de réduire les émissions carbone.
L’idée proposée par l’équipe d’Alina Ghinet, en charge de cette partie liée à la transformation, a été de convertir le CO2 des fumées des bateaux en molécules à haute valeur ajoutée utilisées en cosmétique (gels non toxiques) et en thérapeutique (médicaments).
Le premier champ de recherche a pour objectif d'améliorer le rendement d'un moteur. Comment ? En mettant en place un compresseur à oxygène sur la barge fluviale qui alimente l'admission d'air du moteur. Une barge consomme en moyenne 120 litres à l'heure en navigation, avec ce système elle pourrait économiser 25 litres à l'heure.
Le deuxième champ de recherche consiste à capter et filtrer tous les gaz d'échappement de la barge fluviale en les récupérant via un conduit dans une citerne située à bord. Les citernes sont ensuite acheminées dans un centre de traitement du C02.
Le laboratoire de JUNIA travaille notamment sur cette partie du projet. A partir du C02, il est possible de faire des molécules organiques complexes qui peuvent intervenir dans les process de la pharmacie ou de la cosmétique.