Vous connaissez les mobilités Erasmus ? Ce sont ces financements qui permettent aux étudiants et enseignants de profiter d’une expérience professionnelle ou académique dans une université partenaire. Vous hésitez à vous jeter à l’eau et notamment vous vous posez la question du rapport coût-bienfait sur le temps et bilan Carbone de l’opération ? C’est vrai, qu’on peut réellement se poser ces questions : Pourquoi voyager ? Ai-je le temps ? Qu’est-ce que cela va m’apporter ? Qu’est-ce que cela va apporter à l’établissement ? Est-ce bien raisonnable de se déplacer, après tout on peut presque tout faire à distance non ?
Découvrez le témoignage d’Hélène qui nous en dit plus sur son expérience :
Dans quel contexte ce déplacement en Italie s’est-il déroulé ?
Je suis partie du 12 au 17 février 2023 en échange Erasmus à l’Unversita degli Studi di Sassari en Sardaigne dans le département des sciences vétérinaires. Cette visite fait suite à 3 ans de collaboration, d’abord à distance (covid oblige) puis avec la venue d’un collègue de Sassari à Lille en mai dernier pour donner cours à un groupe d’étudiants de 4ème année du diplôme ISA. La politesse veut, bien-sûr, que quand on accueille ensuite on rend visite (c’est le concept de l’échange !)
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre expérience de mobilité douce ?
Après avoir longtemps hésité à partir, je me suis décidée pour une option voyage (+) doux (que l’avion) avec un trajet train+ ferry permettant de passer de 415 à 155 kg de Carbone émis pour un trajet aller-retour de 1400km. Les contraintes sont réelles ; un coût plus élevé du voyage (mais les barèmes de financement Erasmus prévoient un remboursement plus élevé si on opte pour un mode de déplacement doux), un temps de trajet plus long (24h au lieu d’une dizaine d’heures, donc 2 week-end de voyage). Les avantages !? Moins de stress et un voyage plus confortable (on évite les temps d’attente dans les aéroports, dans le ferry on prend le temps de regarder la mer on n’est pas coincé dans un fauteuil, on est mieux installé pour travailler) et surtout la fierté de suivre mes/nos valeurs et de participer à notre politique RSE…
Qu’est ce que cette expérience vous a apporté ?
La découverte d’une agriculture riche, diversifiée (élevage de poisson en mer, élevage de brebis et bovins de race sarde, de très petits élevages et de grosses exploitations intensives) qui ne peut pas se faire à distance. Des échanges passionnants avec des éleveurs, vétérinaires, universitaires et cadres en entreprise, curieux de comprendre notre façon de voir les choses (ma décision de prendre le bateau plutôt que l’avion ayant généré de nombreux débats sur le bilan carbones de nos/leurs activités), de découvrir l’existence des grandes écoles en France avec un fonctionnement éloigné du systèmes éducatif sarde, des discussions sur l’adaptation de nos systèmes d’élevage au changement climatique (sécheresses, maladies émergentes) et aux attentes sociétales (bien-être animal).
Quelle est la suite ?
Le match retour aura lieu du 3 au 8 avril. Si vous souhaitez rencontrer Michele Pazzola, notre collègue sarde spécialiste de l’élevage des petits ruminants, n’hésitez pas à me contacter. Une conférence sur l’agriculture en Sardaigne sera organisée cette semaine-là.
Une délégation de Junia participera à la conférence du réseau Iroica (European network of international relations officers at Higher Education Institutions in agricultural and related sciences) en juin en Autriche. Nous partirons en train, et nous y animerons notamment un atelier fresque du climat !